Visuel d'illustration
Résidence

Arno Brignon

Photographe
2025 - 2026

Je ne connais pas Montpellier.
Je vis à Toulouse. Si près, si loin.

Des cyprès, je garde le souvenir de ceux d’Agnès Varda, dans Sans toit ni loi.
Ils se dressent, paraît-il, toujours à Saint-Aunès — enracinés là, comme les portes du cimetière Saint-Lazare le sont aux premiers instants de L’Homme qui aimait les femmes.
Depuis ce Noël truffaldien de 1976, Montpellier s’est étendue, agrandie, métamorphosée.
Aujourd’hui, Les Chiens de la casse rôdent déjà aux portes de la ville.

Le cinéma a été mon premier voyage dans la capitale du Languedoc.
Les films se mêlent à mes souvenirs de passages, aux récits entendus, aux images rapportées.
Ils ont façonné ma vision de la ville.
Le réel, je le sais, est forcément différent.
Mais, à la manière du géographe Armand Frémont, j’aime saisir l’âme d’un lieu là où s’entrelacent l’imaginaire et le réel.

Il est temps, maintenant, de me mettre en mouvement.
D’aller arpenter les rues de Montpellier, avec les scènes célèbres comme incipit de mes errances.
De passer des mouvements de caméra à ceux de mes pas.
De regarder, rencontrer, voyager — dans cette ville que je ne connais pas encore, mais qui déjà m’appelle.

Le travail commencera vraiment en 2026 sur tout le premier semestre. 

 

▬▬ BIOGRAPHIE

De son expérience d’éducateur dans les quartiers de Toulouse, Arno Brignon, né en 1976, conserve un appétit pour les travaux construits de manière collaborative, souvent dans le cadre de projets d’ateliers et de résidences ancrés dans des contextes urbains ou ruraux. Invité à Aussillon, il travaille dans une cité en réhabilitation et investit, dans les immeubles désertés, un appartement pour vivre, photographier et organiser des repas. La pratique du portrait devient un des endroits où recréer, avec les habitants, la mémoire des lieux. À Valparaiso, il recourt au procédé du calotype pour dire l’altération du souvenir et la disparition du lien social. Graduellement, le photographe se dirige vers un onirisme assumé, embrassant le hasard, cherchant l’accident. Récemment, c’est avec sa famille qu’il part en voyage photographique aux États-Unis pour un road movie (Us, 2018-2022) où la photographie tient lieu de liant, tant avec des inconnus croisés sur le chemin qu’avec les membres de sa famille. Son usage de films argentiques périmés, produits d’une industrie passée, confie son acte photographique à l’érosion de la pellicule, laissant place à l’œuvre du temps.
Arno Brignon est membre de l’agence Signatures, Maison de photographes depuis 2013.